28 janv. 2007

ETAPE 11 Nouvel an





Aujourd’hui c’est le 31, au programme, bien sur: NOUVEL AN. Mais, on se demande à quelle heure on doit se souhaiter bonne année ?

Bha de toute façon il y a de forte chance pour qu’on dorme tous, peu importe le fuseau horaire.

Mais merci à tous ceux qui m’ont envoyé un sms ça fait toujours plaisir même si on est au bout du monde.

Aujourd’hui est prévu un arrêt de 50 minutes ! Alors on ne va pas rater ça. Gaëlle me dit que c’est dans 15 minutes. Je me prépare, j’enfile mes grosses chaussettes, on met la petite dans sa combi rose, je la mets en écharpe. Pour avoir plus de place je me mets dans le couloir, et là 3 passagers me regardent faire. On est toujours un peu en avance sur eux parce qu’on doit préparer la petite. Je rentre dans notre cabine je ressors dans le couloir mettre mes deux pulls et ma veste. Tous me regardent de plus en plus bizarrement, mais ce n’est pas ça le plus étrange. Il y a autre chose qui ne va pas, le train est censé s’arrêter dans moins de 5 minutes, or comme je vous l’ai dit il n’est jamais en retard, et là il ne ralenti pas.

Un doute s’installe, je rentre dans la cabine, je demande à Gaëlle :" il s’arrête à quelle heure le train ?"

Elle réalise qu’elle s’est empêtrée dans les fuseaux horaires, le train s’arrêtera que dans deux heures… Voilà pourquoi ces regards étranges… Donc me voilà fin près pour dans deux heures. Bon ben j’explique à la petite que ce n’est qu’un exercice, pas d’inquiétude, on est maintenant au point pour dans deux heures.

Depuis qu’on a pris le train on se met tout doucement à l’heure de Moscou. Comme il y avait encore 5h de décalage lors de la montée dans le train et que tous les jours on semble fuir le soleil qui se lève avec notre train, on a décidé avec Gaëlle de reculer de deux heures notre montre tous les matins. C’est un peu comme si tous les matins on faisait un double changement d’heure d’hivers et qu’on pouvait dormir deux heures de plus. Sauf qu’avec la petite ça ressemble parfois juste à une journée deux heures plus longues.

Et deux heures plus tard, voilà qu’on s’arrête pour 50 minutes (vous comprenez la confusion ?). Certains signe aurait du nous mettre la puce à l’oreille.

D’abord il y a du givre sur la vitre de notre compartiment, ensuite dans les toilettes là où il y a un trou dans le sol pour ceux qui se lave, de la glace se forme. Je ne connais pas la température, et je ne sais pas si c’est le froid ou le vent, mais il fait hyper froid. D’abord on se rend compte de rien parce que du train à la gare, le temps d’exposition n’est pas trop long. Ensuite on va faire le tour des petites boutiques au alentour.

Et là on trouve des clémentines du Maroc, des bananes, et un fritekot !

Alors pour nouvel an on se fait un cornet de frite. Pas mauvaise les frites, mais nos doigts gèle littéralement. Au bout de 1à frites je ne sent plus leurs bouts, le reste picote encore un peu et c’est très douloureux. J’essaye de faire une photo mais trop engourdi mes doigts de réponde, plus alors on cours se réfugier dans le hall de gare. Et que fait la petite ? Elle dort contre son papa bien au chaud.

La bouteille de coca qu’on a achetée il y a 3 minutes est gelée. D’ailleurs c’est comique parce qu’ici il vende les boissons dans des frigos posés dehors, comme chez nous, de grand frigo coca avec une porte en verre. Mais par -20°C je sais pas à quoi sert le frigo à mon avis à chauffer la boisson puisqu’une fois sortie du frigo elle gèle.

De retour au train on a deux business menu, c’est comme les soupes chinoises déshydratées sauf qu’il y a un sac en alu qui contient de la viande (un peu comme du Pal faut bien l’avouer) mais merde c’est fête ce soir ! ;-p

Nos petites hôtesses elles, elles ont sorti leur hache. Comme à chaque arrêt, et elles font le tour du train faisant tomber les stalactites et croûtes de glace qui se forment sur les roues et sous le wagon. C’est le même rituel à chaque arrêt, elles balayent l’entre deux porte de la neige qui s’infiltre lorsqu’on roule, et vont casser la glace qui se forme.




Nous on s’installe on mange notre menu et on s’endort.

26 janv. 2007

ETAPE 10 Repartir vers Moscou

31 janvier 2006.

Il est 10h30 pour notre organisme, 7h30 ce qu’on estime être l’heure locale, 6h30 heure de Moscou et donc l’heure du train et 4h30 pour vous.

Gaëlle craque après le petit déjeuner, elle se décide à se laver les cheveux, la petite joue avec son ticket d’avion, le train rentre en gare, après avoir passé un pont sur une rivière gelée, le voilà qui croise une batterie de locomotive à l’arrêt, toutes affublées d’une étoile rouge sur le devant, elles sont alignées sur les rail comme prête à conquérir le pays tous phares allumés. Derrière, le soleil fait son apparition dessinant un dégradé rose pâle à bleu sur la ligne d’horizon. De tous petits flocons dansent dans le ciel.

On a pris le train à Irkutsk, deux jours plutôt. Après avoir passé la nuit dans l’appart de jack on s’est rendu à la gare, pour déposer nos sacs à la consigne. Craignant que ce soit comme en Inde on décide d’acheter le ticket de train. En Inde pas de ticket pas de consigne, pas de consigne pas de consigne. Gaëlle comme à son habitude trouve le guichet adéquat pour les tickets, mais cette fois-ci elle disparaît de mon champs de vision me laissant seul assis à observer le hall de gare, où toute une foule se pousse et se croise, se claquant le porte au nez comme ils aiment le faire.

Un jeune soldat l’air endormis, en combinaison militaire de la jungle (pour rappel tout est blanc depuis 10 jours mais les militaires sont toujours en tenue de jungle aller comprendre) se fait interpeller par deux soldat plus âgés et nettement plus classes. Ils sont habillés de grandes bottes en cuir noir, se tiennent parfaitement droit, ont une chapka grise affublée d’un insigne doré du plus bel effet et portent un magnifique manteau gris droit des épaules aux pieds. Après un contrôle de l’identité du jeune soldat, ils lui font clairement comprendre que ses bottes sont sales que sa ceinture n’est pas droite et à mon avis qu’il sent l’alcool.

A part ça, les gens on fait comme moi, ils ont devant eux toute une série de sac. Le hall de gare est encombré de monde sur le départ ou en attente, mais deux jeunes filles vont nous faire bouger tout ça.

Ce sont celles qui nettoient le hall. Derrière une machine pour nettoyer les sols comme on en voit un peu partout, l’une d’elle fonce fendant la foule comme un brise glace. Poussant les gens de sa brosse rotative et tirant un long câble électrique, qui s’emmêle dans les pieds des passant, derrière elle. Sa collègue, jeune et jolie, mais toutes deux tirent la gueule la suit pour faire les coins dans lesquels les gens se sont réfugiés, les renvoyant au milieu de billard pour mieux se faire attaquer par l’autre. Ha ! C’est un travail d’équipe ! Et à mon avis, c’est aussi utile que de compter les grains de sable sur une plage vu qu’à peine passées, les traces de pieds réapparaissent comme par magie. Moi ça me fait sourire, alors assis sur mes sacs je les regarde s’approcher, me demandant comment avec la petite en écharpe je vais faire pour bouger tout ça… Vous le croirez au pas, la voyant venir à moi, je me lève et lui fait un grand sourire, elle marmonne quelque chose et fait le tour de mes sacs. J’ai bien regarder, avant et après, je suis le seul qui a pas du bouger. Deux possibilités, ou alors elle m’a trouvé super sexy et elle n’attendait qu’un sourire pour égayer sa journée, ou alors elle s’est dit celui là depuis le temps qu’il me regarde faire bouger tout le monde s’il a pas encore compris quand j’arrive c’est pas maintenant qu’il va comprendre…

Gaëlle réapparaît, le train qu’on veut prendre ne roule pas aujourd’hui elle nous à donc pris des places dans un autre, au lieu du 09 on prendra le 01. Il faut savoir qu’au plus le nombre est proche de 01 au plus c’est chic. Notre train cette fois-ci sera LE transsibérien plus connu sous le nom de Rossia.





Alors en attendant, on pause enfin nos sacs à la consigne, et on repart en ville se trouver un cyber, se trouver à manger, faire les courses pour 3 jour et 3 nuits de train et revenir les bras charger d’eau de soupe déshydraté, de couches, de lingettes pour bébé, de lait en poudre, de mandarine, de saucisson, fromage, jambon, twix, thé, lait en boite, jus d’ananas etc…

Notre train est enfin annoncé, c’est sur le quai N°4 qu’il arrive dans l’autre sens que celui qu’on croyait. Wagon numéro 2, couchettes 25 et 27, nous voilà installé.








Le soir c’est dans des draps beiges ultra doux marqués Rossia en lettres satinées qu’on se couche. Petit bémol il y a de la techno russe en musique de fond. Simple je me penche et coupe le haut parleur de la cabine. Mais voilà alors que je lis mon livre Gaëlle me dit : "t’entends ?" et de fait en tendant bien l’oreille, je perçois version mixé techno russe, je vous le donne dan le mil : LA DANSE DES CANARDS ! Alors là je suis d’accord avec Gaëlle je dis NON ! Je me lève et vais couper le haut parleur dans le couloir, mais à ma surprise celui-ci est coupé. Sur ce Gaëlle se lève et va chercher l’hôtesse. Au même moment le train redémarre et avec lui les différents bruits mécaniques. L’hôtesse arrive et comprend que Gaëlle dit musica niet ! Alors elle lui sourit et tourne le bouton que j’avais déjà mis sur zéro. Gaëlle essaye de lui faire comprendre que ça marche toujours et ferme la porte enfermant l’hôtesse un peu surprise dans la cabine. Et lui dit niet niet niet en montrant le haut parleur. Celui-ci entre deux chansons ne pipe mot comme pour nous narger ! La fille rouvre la porte et s’en va. A peine la porte fermée la music revient… HAAArg ! Gaëlle rouvre la porte rattrape la fille la renferme dans la cabine et lui explique de pas bouger. Elle dit musica, puis monte sur la banquette et pause son livre devant le haut parleur, et là NIET MUSICA ! et bingo la gentille demoiselle comprend et s’en va. Je ne sais pas ce qu’elle a fait mais de fait nous n’avons plus eu ni danse des canard ni cœur de l’armée russe.

Depuis, le temps passe tranquillement. On joue avec Timéa qui parle à tout le monde et à déjà fait le tour de tout les bras féminin du wagon. De temps en temps on va acheter un thé à l’hôtesse, on n’utilise pas celui qu’on a apporté. C’est plus rigolo d’avoir une belle tasse en fer aux blasons du train.

Les arrêts de 20 à 30 minutes rythment la journée, alors c’est l’occasion d’habiller Timéa, de la prendre dans nos bras. On sort tous les trois, prendre l’air frais, très frais. Gaëlle cherche à manger, moi je prends quelques photos de trains, de la gare ou des gens. Quand j’ai de la chance on s’arrête près d’un passerelle, me permettant d’escalader les marches 4 à 4 et d’avoir une vue d’ensemble. De là je peux voir les toits des wagons qui fument et les gens qui traversent les rails. Ici pas obliger de prendre la passerelle on peut sciemment traverser les rails de train. Un panneau bleu vous conseil de ne pas traverser sous un wagon ni devant une locomotive en marche.

Gaëlle revient avec des denrées, parfois bonnes parfois pas du tout. On a jeté les beignets genre croustillons qui dégoulinaient le gras et étaient farci aux choux aigre. J’ai adorée l’espèce de crêpe dur fourrée au caramel mou. On a raté les écrevisses car on était trop indécis.

Entre les arrêts Timéa nous regarde faire, parfois sur nos genoux, parfois couché sur le ventre ou sur le dos. Elle est passée maître dans l’art d’attraper tout ce qui traîne et surtout tout ce que vous avez en main et qu’elle n’a pas. Et comme on lit beaucoup, attraper notre livre est devenu pour elle une quête ! Alors comme là elle grince un peu trop je lui donne mon livre. Le bonheur ! D’abords elle fait de grands yeux ronds. Puis, une petite bouche en cul de poule en tendant les mains devant elle, poussant des petits soupirs rapprochés. Une fois le livre en main, l’analyse commence. Elle tente de comprendre l’intérêt que ses parents peuvent avoir pour cette chose qui n’est pas en polar et qui plus est ne fait pas pouette pouette.

Première phase d’une analyse :

Sourcils froncés, elle tient le livre sur ses genoux, assise bien droite, elle passe les mains sur la couverture et le bord des page. Elle goute la couverture collant sa petite bouche sur la couverture glacée tel un poisson ventouse dans un aquarium. La couverture rouge et blanche semble lui plaire, de telle sorte que va pouvoir commencer la phase deux.

Détente du corps petit vacillement de l’assise, un bras monte en l’air et vient se rabattre vigoureusement sur la couverture, clape clape clape fait sa main poussant à la limite sont équilibre. Et un sourire pointe au coin de ses lèvres. Elle lève les yeux et cherche l’approbation de son père qu’elle sait scientifique. Devant elle deux yeux qui ne reflètent rien d’autre que la béate admiration d’un père devant sa fille, regard qui sorti du contexte pourrait laisser penser que le père est frappés de débilité profonde.

Afin de pousser l’analyse plus loin je lui ouvre les pages et ses petits doigts cours sur les ligne comme si elle lisait à l’accélérer. Puis de temps en temps la mains semble vouloir saisir les caractères comme si ceux-ci étaient en relief mais que seule elle pouvait le voir. Un filet de bave coule et vient s’écraser sur la page faisant une petite auréole brune plus foncée. Et nous somme elle et moi d’accord pour trouvée celle-ci d’une beauté rare.

ETAPE 09 Jack et le lac

Jack à 37 ans, il est russe.

Il fini sont diplôme d’ingénieur des mines le jour ou l’URSS s’effondre. Alors que les mineurs ne sont plus payés et descendent dans les rues de la capitale, Jack repense son avenir.

Son oncle chauffeur à l’époque du communisme gagnait bien sa vie, plus de 100 roubles par moi. Il a réussi à économiser toute sa vie plus de 10.000 roubles sur un compte en banque. Mais voilà le rouble s’effondre et aujourd’hui 10.000 roubles ça vaut du jour au lendemain 10 fois moins.
Jack lui avait la chance de n’avoir qu’un diplôme, comme il dit il n’avait r
ien gagné et donc n’as rien perdu. Il doit juste commencer dans un nouvel environnement. Alors il devient "sale representative" dans une boite qui vent des poulets chinois conditionnés sous les nouvelles forment dont le pays va être inondé ; des nugets et autre chicken wings.

Mais ça l’emmerde de vendre ça et très vite il arrête. Jack à l’école n’aimait pas l’anglais, et dans le monde dans lequel il évoluait, n’en voit pas l’intérêt. Aujourd’hui, il veut apprendre, s’inscrit à des cours et n’arrive à rien. Il faut le dire Jack n’est pas un bon élève, et quand il faut étudier ou faire les devoirs il n’y arrive pas, ne trouve pas la force de sa motivation (c’est pas moi qui vais lui jeter la pierre). Un ami lui parle d’une université au Kurdistan où les frais d’inscription ne sont pas trop élevés et les cours sont données en anglais. Il s’y inscrit dans une branche, peut importe, ce qui l’intéresse c’est l’anglais. Deux ans et demi plus tard il parle anglais et va travailler pour une société canadienne, qui vent des maisons en bois dans des domaines de résidence pur riche. Il me raconte que là bas (à l’entrée d’irkuskt) tu te crois au canada. Mais lui il traduit des manuels techniques de l’anglais au russe. Ça paye mais c’est chiant, alors il décide de faire un peu de tourisme et va faire un site internet et monter son agence : Baïkaler. Au bout de trois ans il arrive à décrocher une bourse d’échange au USA, et va passer un mois là bas tout frais payer pour voir comment faire du business. Il rentre déprimé, la vie là bas est trop bien comme il dit alors quand il revient en Russie il se sent mal. Maintenant il voyage encore beaucoup mais il aime bien partir en Inde ou au Vietnam, comme ça quand il revient il se sent bien.

De fil en aiguille le voilà dans le Lonely et c’est comme ça qu’on va le contacter. On l’appel de l’hôtel. Et on compte le rencontrer demain, mais il s’avère qu’il est un peu plus loin dans la rue, et donc le rendez-vous est pris pour dans 30 minutes.


Il nous reçoit dans son auberge, bâtiment 9 rue Lénine appartement 11 3eme étage (il faut savoir qu’en Russie le rez-de-chaussée c’est l’étage 1). Là il y a lui et un couple d’italien. Les italiens ils sont à la rue. Ils avaient décidé de faire la traversée du lac gelée, acheté les tickets d’avion et planifier le tout, à la base une bonne idée leur dit jack sauf que le lac n’est pas gelé. Les italiens s’en étaient rendu compte deux jours avant leur départ, car tout leur tripe était basé sur le Lonely d’il y a deux ans. Or dans celui là le lac gel en décembre, dans la dernière édition qu’ils ont acheté deux jours avant de partir le lac ne gèle que mi-janvier…

Mais pour nous le deal est fait, demain Jack vient nous chercher en minibus, on dépose nos sac chez lui et on prend la route du lac.

Avant de prendre la route Jack nous fait le tour historique de la ville, je vous montrerai sur Google earth les différents points remarquables. En amont de la ville un barrage hydroélectrique a été construit dans les années cinquante. Pourquoi je vous dis ça, parce que ce barrage à fait monter les eaux du lac de 6m, inondant par la même occasion une partie de circum Baïkal, partie du transsibérien qui a été la plus dur à construire ; ensuite parce que ce barrage assure dans la ville un débit suffisant à la rivière pour qu’elle ne gèle pas. Mais l’eau à 5°C et l’air à -20°C ça donne une eau qui fume, de la vapeur s’en dégage et avec le soleil du matin c’est du plus bel effet. Cette vapeur d’eau va cristalliser sur les arbres de la rive d’en face. Ils sont blancs et brillants comme si ils sortaient directement de la vitrine de l’inno en période pré-noël.

C’est agréable d’avoir un guide qui vous apprend autant sur le passé que le présent, sur l’histoire de la ville et sur le comment est vu Poutine. Il décrit ce qui a changé depuis la fin du communisme, en gros rien. Le gars au pouvoir dans les années rouges à pris sa retraite forcée l’année passée.

Tout ça entrecoupé de visite de cathédrale ancienne, de bâtiment soviétique remplaçant d’ancienne cathédrale, et puis le vieux quartier d’Irkutsk. Le vieux cartier est fait de maisons en bois, pas toujours très droites. Mais souvent très décorées. Posez dessus une lumière d’un soleil rasant, quelques cristaux de glace et quelques poussières de neige brillant au soleil, ce sera du plus bel effet.

La route qui mène au lac fend la foret de sapin, grande ligne de macadam noir dans cet environnement blanc. Par moment elle borde la rivière et à l’arrivée au lac, c’est tout le lac qui semble fumer comme une scène avant l’entrée d’une star. Les rives sont couvertes de cristaux et l’eau est bleu sombre.

On s’arrête pour casser la croûte dans une petite épicerie chic qui prépare plusieurs petits pains et soupe en tout genre. Moi et Gaëlle on mange comme des porcs. On avait encore rien avalé de la journée il est 13h, alors à deux on s’enfile un beignet de viande, une soupe de poisson, deux soupes au ravioli, deux beignet de poisson, une boulette de poisson, un portion de pain, un thé au lait, une bouteille d’eau et pour finir un beignet à la banane… Burp….

Mais c’est super bon. Le ventre plein on se dirige vers un point de vue, un petit chemin de chèvre que la neige couvre dans les parties ombragée, court le long de la falaise surplombant le lac d’une 20aine de mètre.

On le parcourt prudent, la petite en écharpe sur le ventre de Gaëlle dort profondément. La vue est magnifique, tous les bords du lac sont des falaise abrupte ou des grosse collines. En face toujours ces montagnes et le soleil qui tout doucement amorce sa courbe vers le bas. Comme si ici le soleil manquait de souffle, il redescend avant d’avoir atteint son zénith, et réchauffe que très peu.

Le point de vue en vaut la peine. En bas les vagues se brisent sur la roche déposant sur une hauteur d’un mètre une pellicule de glace tout autour du lac.

Sur le retour on s’arrête près du petit port pour voir les bateaux et faire avec les enfants une glissade sur le toboggan de glace. Oui je ne l’ai pas dis à chaque fois mais ici il y autant d’endroit avec des sculptures de glace que de fritkot à bruxelles.




C’est comique de voir un port sur un lac qui va gelé, il y a déjà des prémisses, comme les manilles prisent dans la glace ou le ponton recouvert d’une épaisse pellicule de glace. Ça donne une vision apocalyptique comme dans le jour d’après tomorrow, mais en tout petit, c’est rigolo.

Avant de rentrer on s’arrêt chez un vieux ferrailleur qui fait de l’art avec des bouts de tout en métal. Ça fait pensé à l’art africain, sauf qu’ici le gars il fait des skieurs.




Puis on prend un télésiège, qui vient d’ouvrir, une piste de ski le longe. Il a fallu que jack nous dise que c’était neuf, parce que le truc il a déjà la gueule des tout tout vieux. Pas seulement le look mais déjà toute la rouille comme il faut. Jack nous explique ça c’est le made in Russia :-).

En haut les skieur tourne à gauche nous on va tout droit. Là devant nous la vue sur la rivière qui se jette dans le lac, sur deux petits village rivaux, le soleil qui se couche illuminant les petits bateaux du port et la voie de chemin de fer qui longe patiemment le bord du lac courbe après courbe après courbe, pour devenir toute petite et se perdre dans la pénombre qui s’installe.



Retour à Irkutsk. C’est la deuxième fois qu’on traverse la ville à cette heure. Et ce sont les embouteillages, alors que ce soit en tram à pied ou en voiture, les russes sont des saloperies d’égoïstes. Il faut croire qu’on leur a dit trop longtemps : "si chacun y met du sien tout le monde y gagne" alors maintenant plus rien à foutre et c’est un vrai bordel.

Quelques exemples :

Il y a une porte, tu la prends dans ta gueule, ne compte jamais sur un russe pour laisser son bras traîner derrière lui pour tenir la porte pour le suivant. Le pire c’est les portes battantes, tu comprends le nom battant quand tu la prends en pleine gueule.

Les piétons, c’est faible sa ne compte pas. S’il n’y a pas de feu pour eux, qu’ils sont 10 a attendre déjà au milieu de la route par -20°C, tu t’en tapes t’as un 4X4.

Le tram c’est pratique parce que tu peux le dépasser et lui faire des queues de poisson, le chauffeur ne descendra pas te casser la gueule. Qui plus est tu peux rouler sur la voie du tram qui vient en face ça te fait gagner du temps et qu’en tas un tram en face de toi ben t’essayes de te rabattre dans la bande de ceux qui font la même chose en face…

Ne jamais laisser passer une voiture, toujours s’arrêter après le feu le plus loin possible dans le carrefour, si tu fais des appelles de phares en arrivant à un croisement, ça veut dire :"attention j’ai pas l’intention de freiner"

Etc,etc,….

Une règle est donc à retenir, moi d’abord.

Mais bon on arrive à l’appart de jack où on passe la nuit après avoir été chercher deux pizza à coté.

16 janv. 2007

ETAPE 08 Bord du lac

En Russie les voitures fument comme si elles étaient en feu. Derrière chaque voiture qui roule il y a une volute de fumée blanche qui la suit. Effet combiné de la condensation de l’eau de la combustion et mauvaise combustion, le tout pris dans les turbulences de l’air du a un aérodynamisme bien pensé des 4x4 ou autres modèles russes. Le résultat est comique, ça donne l’impression qu’ils ont des voitures à vapeur.

Ça c’est ce qu’on peut voir du trottoir ou quand le train longe une route. Sur le trottoir aussi il se passe des choses. Il y a aussi les gens. Ils ne parlent que très peu anglais mais de temps en temps une personne s’approche de vous et vous demande dans un anglais scolaire, si vous aller bien ou quel est votre nom, ils vous aident à trouver votre chemin. Parfois un petit vieux vous aborde en allemand et vous invite à boire du thé et du schnaps chez lui.

Ce matin sur le chemin de la gare le thermomètre indique -26°C, record battu. On croise sur le chemin d’autres personnes qui se rendent à la gare, dont notamment une grande russe, blonde, portant à bout de bras de gros sacs plastiques qui lui coupent la circulation des doigts. Comment je sais ? Parce que cette russe, elle est pas pareil que nous, par -26°C elle ne porte pas de gants, juste des sacs plastiques lourds !

On se réfugie dans la gare et on attend notre train au chaud. D’un coup, une armée d’asiatique se rue vers l’escalier qui monte, se poussant les uns les autres, jouant des coudes voir s’aidant de leurs bagages. On comprend que la voix nasillarde qui suivait le jingle de noël vient d’indiquer le quai du train et on comprend du même cou, que tous ces asiatiques bardés de caisses en carton et de sacs de jutes prennent le même train que nous. Donc on se met dans le mouvement, poussé de derrière dans l’escalier qui monte, je comprend quand on parle de marché porteur.

Nous voilà installé à la place 1 et 2 du wagon 19 avant avant dernier wagon du train. C’est un autre type de train, une classe en dessous. Là ou dans l’autre il y avait 4 couchettes, ici il y en à 6. Comment ? C’est simple il n’y pas de cloison pour une couloir. Ce qui fait que chaque wagon est un peu un grand dortoir. Mais nous on ne fera que 8h de train en journée. On s’arrête ce soir à Irkutsk. On a pris ce train de jour car il longe le la baïkal. Et on ne va pas être déçu du programme.

Ce lac est le plus grand réservoir d’eau douce du monde, plus grand que les 5 grands lacs américains réunis. Comment c’est possible ? Simplement parce qu’il est profond, très profond, 1,6km de profondeur. Il s’est formé à la jonction de deux plaques tectoniques qui continue à bouger et à s’écarter et qui sait un jour fera une mer séparant l’Asie en deux. Mais pour l’instant il est juste un très très grand lac, très très profond. L’eau y est des plus claire, on peu voir ses pieds à 40m de fond, pour autant qu’on ait les jambes assez longues.

Le lac n’est pas encore gelé, il le sera complètement dans un mois. Là, notre train suit ses côtes assidûment, comme si les ingénieurs avaient voulu faire passer la voie ferrée le plus près possible de l’eau, et c’est beau. Les vagues viennent se briser sur des bords glacés, formant sur chaque pierre une petite calotte de glace d’où pendent de longs stalactites. En face à une distance impossible à estimer s’élèvent des montages couvertes de neige. Elles tracent une fine ligne noire irrégulière séparant le bleu sombre du lac du bleu pâle d’un ciel d’hivers.

Il y a bien plus à dire sur ce chemin de fer, combien il a été difficile à construite, pourquoi et comment il a été fait. C’est une histoire passionnante, héroïque, qui remise au placard bien des fictions, mais ce n’est pas mon histoire…

Depuis le début du voyage la voie ferrée est ponctuée de petits hommes orange. Travaillant sur la voie, les ouvriers sont affublés d’un gilet orange fluo de sécurité. Il y en a tout le long et exécutant les tâches les plus diverses. Certains, punis, sont obligés de balayer la neige, on les trouvent au milieu de nulle part un ballait à la main. Je sais pas où ils ont commencé, ni où ils vont s’arrêter, mais ils frottent poussant la neige qui est sur la rail, à côté du rail. D’autres sont chargés de planter des piquets, à la main dans une terre gelée, ils creusent. Et puis parfois un grand feu brûle, autour de cette flamme vive, un petit groupe d’orange semblent vouloir redonner plus de couleur à leur gilet.

On s’arrête dans une gare, sisi je vous jure… Et sur le quai, fini les beignets de pomme de terre. Devinez ce qu’on trouve, ben oui du poisson fumé, (je rappelle on est au bord d’un lac). Moi le poisson fumé c’est pas mon truc, mais je suis sur que mon père aimerait ça. Il sont tout jaune (les poissons pas la asiatique), ont l’air tout mort et alors ils sentent bon le poisson fumé. D’ailleurs une marchande passe dans le wagon et je soupçonne un passager ou deux d’en avoir acheté. L’odeur nous accompagne donc pur la fin du trajet, ça met dans l’ambiance. Si les femmes vendent les poissons, les mecs doivent le pêcher. Et sur le bord de l’eau, on voit des pêcheurs debout derrière une canne à pèche. Banal me direz-vous. Allez y un peu vous, par -20 je ne sais combien, vous mettre debout face à l’eau les pieds dans la glace histoire d’accrocher un poisson ! Moi je comprend qu’ils boivent de la vodka.

Le lac c’est beau, mais la petite elle ne saisit pas encore toute la puissance de cette eau bleue sombre, alors elle dit arreuuu… et on s’occupe d’elle. Assise sur nos genoux, elle fait de grands sourires. Un bon russe, je dis un bon russe comme ça vous le voyez un peu costau les traits pas très fins et le pas asser lourd. Un bon russe donc, tombe sous le charme, et lui rend son sourire, exhibant ainsi deux dents en or. Voir un gars comme ça faire du bruit avec sa langue pour amusé la petite, ça vous change votre point du vue sur lui, marrant non ?


Les dents en or sont relativement fréquentes ici, on aime ou on aime pas. Mais ça donne de ces gueules au mec qu’on se replonge dans les bons filme de méchant russe.

On a ainsi suivit le lac pendant 200km, de tout près comme si on pouvait toucher l’eau.

J’avais déjà été impressionné en allant en Slovénie, qu’on suive le lac Balaton pendant plus de 70km, mais alors ici…

Dans le désordre, on a encore vu, des brises lames de bétons couvert de glace, de petites embarcations à rames avec des pécheurs ramant dans l’immensité, la même chose sur un petit bateau pneumatique gonflable (ceux là ils avaient bu trop de vodka c’est pas possible autrement), des voies de chemin de fer qui semblent s’arrêter au milieu de l’eau comme si on avait poser des rails sur le pier de nieuwport, de petites maisons qui fument, des tunnels, le bout du train avec sa locomotive rouge qui nous tire (ça c’est quand le train suit la courbe d’une petite crique), une responsable de wagon charmante, une autre qui me coure derrière dans le wagon parce que je n’ai pas fermé la porte des chiottes (moi je l’avait laissé comme je l’avais trouver, aussi non mais !).

La nuit tombe je vais refroidir le biberon trop chaud entre les deux wagons, la petite mange, s’endort dans sa combi de ski rose, on arrive à Irkutsk. Là on prend la boite de conserve à roulette et on se pause dans un hôtel chauffé avec douche. On se lave les cheveux, parce que puer en dessous des bras ça se voit pas, mais nos cheveux gras, on n’en peu plus ! On donne un coup de fil à jack qu’on rencontrera demain…

15 janv. 2007

ETAPE 07 Ulan-Ude

Le vieux il était gentil, il parlait pas, il semblait toujours plongé dans ses pensées. A un moment il a bien essayer de parler mais on s’est regardé bêtement tout les trois on a fait un grand sourire et ça c’est arrêté là. Il a écrasé aussi, il a dormi jusqu’à midi. Puis à un moment il s’est avancé vers moi, il a sorti un peigne et a peigné la petite qui lui a fait un sourire. Le reste du temps il lit un livre dont le titre est "combat", pas que je comprenne le russe, mais ça ressemble qui plus est sur la couverture il y a Rambo russe. J’imagine que c’est plus ou moins l’équivalent de la version américaine. Sauf qu’ici c’est Rambolchevik qui va pèter la gueule au USA.


Les paysages sont superbes, et la lumière toujours aussi belle. Les rivière sont gelées et les ponts qui les traversent semblent devenu inutiles. Des traces de pneus sont visibles sur et sous le pont, la rivière étant devenu une route bien plus praticable que le chemin cabossé qui la borde.

Et puis toujours ces petits villages de maison qui fument dans une lumière de soleil couchant. Dans chaque village de maisonnettes en bois, on trouve une barre de béton sûrement pour loger les fonctionnaires.

On trouve aussi une cheminée rouge et blanche qui s’élève au dessus de tout et qui crache de magnifiques nuages blancs dans le ciel bleu pâle.

L’asiatique du bout du couloir vient me demander de l’aide pour son ticket de train, il parlait donc anglais… Notre premier contact c’était arrêté à une "you speak english" de ma part et un "OK" de la sienne… puis j’avais essayé de demander si la prise qu’il utilisait fonctionnait et il m’avait dit un second OK. J’en avais conclu que son anglais n’était pas évolué, je m’étais trompé.

Le voilà en face de moi et je lui explique comment lire son ticket de train à l’aide du Lonely et lui donne l’heure de Moscou que j’ai sur ma montre de mon poignet droit. Car comme on nous avait prévenu quand on parle train on parle heure de Moscou.

Lui il est Coréen, passe par le nord de la Norvège pour rejoindre un ami à Prague.

Il s’arrête aussi à Irkutsk mais pas à Ulan-Ude alors qui sait, on le retrouvera peut-être dans le train pour Moscou.

La dernière nuit dans le train est plus difficile, la petite dans un rêve où elle tue un ours, n’arrête pas de pousser de petits cris et de me tirer la barbe. Pas facile de dormir avec boucle d’or.

Pour me soulager Gaëlle la prend dans sont lit de 6h du mat à 8h. Je dors un peu.

On se réveille, tous ensemble et on prépare les sacs. Une demi heure avant l’arrêt la furie fait irruption et à son petit sourire on comprend qu’elle est satisfaite de nous voir tous les trois bien sagement assis les sacs posés à nos côté prêts au débarquement. Vu le froid que je me suis pris dans la gueule hier soir, j’ai doublé toute les couches et on a sorti la cagoule de gangster de la petite. Cette cagoule c’est sa mémé qui la lui a tricoté, en laine blanche elle lui couvre toute la tête ne laissant voir que ses yeux à travers une petite fente. Quand elle vous regarde de ses grands yeux bleus sous sa cagoule on sent toute la puissance et le charme que renferme ce petit monstre.

Le train s’arrête, d’après l’horaire on a 30min pour descendre, on est dehors en moins de 2 (d’où l’expression).

Et là je vous le refais : WOUUUUUHHAAAAAAAAAA putain fait froid, mais quand je dis froid c’est froid, d’ailleurs une grande montre digital face à moi me confirme : -22°C.

Ma moustache est gelée signe qui ne trompe plus.

La gare est magnifique, des trains de passagers partent et arrivent d’autres ressemblent aux trains électriques de ma tendre enfance (celui qui je crois est toujours dans le grenier de mon parrain). Les locomotives bleues turquoises bardées de bande jaune tractent des wagons citernes, d’autres vides ou des km de wagons chargés de charbon noir que recouvre une petite pellicule de neige immaculée.

Mais il ne faut pas perdre le nord, chargé comme des mules la première action est d’acheter un ticket de train pour demain. Moi je garde les sacs, Gaëlle se plonge dans la file du guichet d’information, ressortant victorieuse un numéro de train et une heure écrite sur un bout de papier. Dans la cohue de la gare où un jingle de Merry X-mas tout pourrit annonce une voix nasillarde qui se déchaîne sur les annonces de train.

Derrière deux vieux, un couple, deux soldat, une vieille asiatique, Gaëlle attend son tour un peu anxieuse, moi je la regarde amoureusement. Mais à nouveau elle met les autres KO et ressort ticket en main, là devant mes yeux notre train redémarre, ce qui signifie, action complétée en moins de 30min ! Si c’est pas du record ça !

On sort de la gare sur le sol gelé, nos pieds couinent, ce n’est pas le craquement de la neige, c’est un bruit plus aigu que l’habituel des sports d’hivers. On remonte la rue où circulent des minibus et des camions. Certains camions ont une grosse couverture pendue devant le radiateur, pour protéger le moteur du froid, ce qui leur donne une gueule de camion de grand-mère un peu étrange. En remontant vers l’hôtel que le plan nous indique, on passe devant des toboggans et une patinoire. La patinoire c’est simplement le stade qu’ils ont raclés pour avoir une surface plate, pas besoin d’autre chose.

Notre hôtel se résume à un bloc austère où traînent toute une série d’homme d’affaire chinois. Mais bon c’est un a priori car ici on est dans une ville russe où tout le monde a une tête d’asiatique c’est une peuplade comme ça. A l’aide d’une baguette la vielle de l’accueil nous montre les prix derrière son plexiglas et nous voilà dans une chambre sans fioriture ni douche ni toilette, mais pas chère :-p

D’ailleurs on trouvera bien des toilettes plus loin sur le palier mais pas de douche, et vu la gueule de la responsable d’étage on s’abstient de lui demander. Il faut donc retenir deux choses :

1 en Russie à chaque étage de l’hôtel il y a une réceptionniste

2 si tu veux sentir bon tous les jours sous les bras je te déconseille le voyage.

Pour se laver dans le train qu’une solution, celle de mettre tes tapettes, et d’aller te laver dans le froid à l’eau froide les pieds dans ce que t’espère être l’eau de celui qui s’est lavé avant et pas la pisse du soldat bourré de la cafète. A l’hôtel, il y a un évier dans la chambre mais pas vraiment d’eau chaude tout juste tiède et la chambre n’est pas vraiment chaude non plus alors tu prends ton courage à deux mains et tu te mouilles ou bien t’attend demain un meilleur hôtel… Ben non, t’attend le matin et t’as de l’eau bouillante, dixit Gaëlle.

Passons le papier peint à fleur en relief et la fenêtre qui laisse passer l’air de dehors, on se déshabille, on peaufine notre accoutrement et on ressort. Fait pas plus chaud, au début t’as froid, puis y a un stade où ça brûle un peu et puis après tu sens plus trop rien donc ça va.



On passe une passerelle au dessus des voies ferrées, le spectacle m’enchante toujours. Puis on arrive sur la place principale où la plus grande tête de Lénine de Russie (je pense donc aussi du monde) nous regarde. Y a pas à dire il savait y faire point de vue culte, mais là aujourd’hui avec sa calotte de neige sur la gueule, et la pub coca à côté ça donne un peu l’impression qu’un pigeon géant lui a chié dessus.

Au pied c’est sculpture de glace, c’est fou parce qu’ici les tronçonneuses qui découpent les blocs de glaces ne les font même pas fondre. Il est midi on a eu un twix pour deux au petit déjeuner, on a faim. On pousse la porte difficile à trouver d’un snack référencé dans le guide. Ici bien sur il y a chaque fois un sas pas question d’exposer les gens d

e l’intérieur directement au froid. À l’intérieur la buée sur nos lunettes, on attend encore un peu, c’est une toute petite pièce avec quelque table, au bout un comptoir et une asiatique qui prend le commande. Donc je m’installe avec timi à une table et Gaëlle va tenter sa chance à la loterie de la bouffe. Pendant ce temps trois grandes asiatique me sautent dessus pour me poser plein de question et s’encourir en gloussant une fois ter

miné. Gaëlle revient avec deux plats de viande mais c’est du foie et elle n’aime pas ça. Je ne vais pas la laisser mourir de faim donc j’y retourne, à moi de jouer.

J’attire l’attention de la fille qui prend les commandes et me promène dans le restaurant en désignant les assiettes des gens et indiquant du doigt si j’en veux un o

u deux.

Sorti du restaurant Gaëlle négocie le prix d’un taxi pour aller au musée ethnographique qui se trouve à 6km. Le chauffeur nous prend dans sa rusky mercedes comme il dit. Et on va passer devant la fabrique de locomotive, devant deux temples Boudhistes, pour au milieu d’une forêt trouver plusieurs constructions en bois rapatriées de la région et rassemblées ici. Toujours les pieds couinant dans la neige (je crois qu’au bout de trois jours de marche dans un désert arctique c’est un truc à vous rendre fou), on découvre un zoo. Chameaux, ours brun, lynx, rennes, renard roux et argentés, loups roux et gris font notre plus grande joie. Le renard argenté dort en boule sur le toit de sa cabane, je pense que c’est comme ça qu’est né la chapka, un russe a dû un jour se mettre un renard sur les oreilles pour avoir chaud.



De retour en ville on se fait déposer devant la cathédrale orthodoxe, jolie bâtisse blanche avec son toit brillant couleur or. L’intérieur est vide et se compose d’une unique grande pièce.

Donc on ne va pas y passer la journée et on reprend la route direction le centre. On suit un piétonnier, mes mains commencent à avoir froid alors avant qu’il ne soit trop tard je décide de rallumer la chaufferette. Très fier je sors mon briquet, mais il ne marche pas ! Ben oui c’est con mais à -22°C le gaz il sort pas du briquet, purement physique, encore fallait-il y penser…

Donc pas de chaufferette. On cherche un café. Sur un mur, Gaëlle distingue en russe internet club. On suit le panneau pousse une porte on se retrouve face à un escalier, soit, on le monte, on grimpe ainsi jusqu’au 3eme et une petite page imprimée en russe distincte une porte des autres. On la pousse et, de fait, on trouve plusieurs ordis et des jeunes branchés sur le net.

J’en profite pour vous envoyer les étapes 4,5,6.

En sortie du club on s’engouffre dans un fast food, on prend deux petits gâteaux et un thé. On demande aussi de l’eau chaude pour le biberon, ici c’est plus facile de demander de l’eau chaude que de demander de réchauffer un biberon. L’eau est beaucoup trop chaude, mais c’est pas bien grave je sort 1minute et la voilà juste à température pour y mettre le lait (faut s’adapter).

Au soir on essaye un resto bien coté, mais voilà trop coté, il est plein. On se rabat sur la pub d’à côté qui ressemble un peu à la cantine de ce midi. La serveuse charmante blonde aguichée par la petite nous aide à choisir nos plats avec l’assimil (pour finir bien pratique l’assimil).

Le pub se compose de deux pièces, nous on est dans celle du fond la première étant occupée par de longue table d’asiatique cuvant leur vodka/bière. Le ton monte entre certain d’entre eux, un garde fait un peu le ménage. Deux ivrognes viennent dans notre pièce, la serveuse un peu mal à l’aise tente de leur trouver deux chaises, nous on se fait tout petit car la seule chaise disponible est encombrée par toutes nos vestes… heureusement une table se libère. Avant de partir on demande un peu d’eau chaude, mais cette fois-ci c’est raté, on se retrouve avec un jus chaud. Bon soit, on fera autrement à l’hôtel.

La nuit, Timi dans mon lit, dors en pyjama dans sa gigoteuse, moi j’ai froid, un méchant courrant d’air passe sous la fenêtre, je me lève et met mon collant noir anti froid, je vais donc me coucher dans une tenue de ballerine russe en deuil de n’avoir pas trouvé son tutu. Rêvant de la mort du cygne, qui ici se résume le cygne saute dans l’eau et se rompt le cou :-)

Au matin on refait les sacs, notre train est maintenant dans deux heures, on va suivre les rives du lac Baïkal.