10 janv. 2007

ETAPE 01 L'avion

Vladivostok 6h du mat.

La chambre est toujours plongée dans le noir, et ça fait maintenant 1 bonne heure que j’écoute le bruit de cette chambre. Il y a le tic-tac plastique d’une horloge au mur, le bruit continu de la canalisation de chauffage et la chasse qui coule. Dehors il fait nuit, l’enseigne lumineuse de l’hôtel diffuse sa lumière à travers les rideaux faisant courir des ombres sur les murs puis clignote trois fois avant de replonger la chambre dans le noir. Gaëlle dors à côté de moi et la petite, installée sur une couverture entre des coussins par terre, semble dormir d’un sommeil agité. Mais voilà on y est, en famille à l’autre bout du monde !

Je sais plus si c’était hier ou il y a deux jours que nous avons démarré notre voyage, pour vous dire je ne sais même plus quel jour on est. Il y a 9h de décalage entre vous et nous. Pour nous il est 6 h du mat pour vous il n’est que 9h du soir.

Le taxi est venu à Budapest, parqué devant l’appart il était à l’heure. On enregistre les bagages au guichet Aeroflot (déjà un goût de voyage). Et deux heures plus tard nous voilà dans un Tupolev ! Je m’amuse à énumérer les signes distinctifs d’un Tupolev par rapport à un Boeing à Gaëlle quand l’hôtesse nous fait signe de nous attacher, et met de fait un signe distinctif en évidence, dans un Tupolev il n’y a pas de ceinture pour les bébés parce que chaque passager à deux bras pour les tenir.

Deux heures plus tard nous amorçons notre descente vers Moscou, il y fait presque noir et la température annoncée est de -8°C. On nous débarque et nous avons 3h pour prendre l’avion pour Vladivostok. Bien que les bagages soient transférés il nous faut quand même faire le check-in. Un grand panneau bleu à la sortie de l’avion nous indique d’une flèche sur la droite que pour les correspondances dans moins de 4h c’est par là. On suit la flèche qui nous mène à une autre et encore une autre, on a ainsi l’impression de rater l’important. Un peu comme quand au marché vous vous retrouver sans le comprendre derrière les marchants alors que tout le monde admire les étales dans l’allée parallèle vous vous ne trouvez pas de passage pour vous y rendre. Empruntant ce chemin il y a nous trois, plus un gars, appelons le Boris.

Enfin arrivé, 3 Guichets check-in et deux postes de contrôle Passeport. Tous fermés…

Bon on attend un peu, en se disant, moins de 4h c’est plus de 3h ou pas ?...

Une femme arrive nous enregistre sans un regard, on a donc l’impression d’être 5 dans l’aéroport. On passe le check-in et on se poste devant la porte fermée Passeport. Une autre femme apparaît 15min plus tard ouvre le rideau métallique et claque quelques cachets. Voilà on est en Russie ! Un escalier marqué douane descend, nous on doit trouver le terminal 1 (je pense qu’on est dans le 2). On s’empresse de descendre l’escalier on tourne à gauche et un gars assis derrière une porte en verre fait des Sodoku. Il nous fait signe de la main de nous asseoir. Bon ben vu comme ça on va pas refuser. Boris nous suit et fait de même, ce qui nous rassure c’est qu’on a réussi à voir sur son billet qu’il embraque à 17h20 alors que nous c’est 18h30. On va attendre là une bonne heure à regarder les gens descendre l’escalier d’un air pressé pour réaliser qu’en fait rien ne sert de courir. On comprend que le gars de l’autre côté de la porte nous ouvrira lorsqu’un bus sera là. Et de fait c’est ce qu’il fait à 17h30… Boris ? Je sais pas…

Un mini bus nous emmène nous et les 10 personnes qui nous avaient rejointes.

On arrive au terminal 1, après avoir roulé dans le noir au milieu des bois pendant 25min. On a en fait juste fait le tour de la piste et on est en face de là où on était avant. Là on rentre par une petite porte pour un contrôle de sécurité. Ici ça rigole pas! Tout passe au RX, chaussure compris, on a juste pu retiré la petite du panier au dernier moment.

Et autant au Terminal 2 on a visité l’envers du décor, autant ici c’est le souk ! Un hall de gare blindé. Et tout en Russe, heureusement qu’on peut identifier un vol par son numéro.

Notre petite est adorable, souriant à tout le monde elle se fait des amis comme de rien. Depuis tout le voyage elle gazouille dans nos bras semblant enchantée par ce que qui lui arrive.

Mais on pense sérieusement à lui donner son deuxième biberon. Or si elle a un caprice, et j’insiste c’est le seul, elle aime son biberon chaud !

A l’étage il y a encore plus de monde et des commerces. On repère même un truc avec un biberon dessiné sur la porte. On pousse la porte et une grosse Russe nous regarde de derrière son comptoir, on lui montre le biberon d’un air confiant mais pas trop. Et la c’est le discours en Russe et elle nous montre un petite pile de papiers embrochés sur un pic. C'est-à-dire ?... on en sait rien. Gaëlle pousse l’investigation plus loin rentre vaille que vaille dans la pièce mais il n’y qu’un dortoir et une sorte de salle de jeux, pas de micro-onde. On ressort et on se dirige vers un café, derrière le comptoir, trône l’objet de notre quête. On fait signe à la serveuse, on montre le biberon puis le micro-onde et enfin la petite. Tout semble logique jusqu’à la réponse de la morue : Niet !

Bon ben pas de biberon on verra dans l’avion ce qu’on peut faire, la petite semble elle comprendre la situation et se remet à gazouillé pas plus perturbé que ça qu’on lui refuse de chauffer son biberon.

L’avion arrive, c’est un Boeing (même Gaëlle fait la différence maintenant :-). Ca casse pas mal de clichés ça… Un Boeing qu’un camion Ford rempli en carburant…

Assis en première ligne nous voilà parti pour 8h40 de vol avec déjà 1h de retard, mais on s’en fout on est en vacances.

Tous se passe à merveille, la petite mange un biberon chaud, dors sur me genoux, on lui change les fesses sur la table à langer des chiottes de l’avion, soit à 10388m d’altitude suivant l’écran devant nous. Elle joue avec tout attrape ce qu’elle peut, du coup pas facile de manger dans une boite en plastique avec un gremlins sur les genoux. Elle arrivera à se soustraire à notre attention et à renverser le verre d’eau de son papa sur sa maman… A qui la faute ?..

On survole des étendues gelées ou des cours d’eau semble dessiné des fresques brillantes sur un sol gris.

Atterrissage en douceur sur une piste gelée, température extérieur -5°C.

On descend de l’avion et un bus nous conduit à la sortie. Un grand portail métallique avec des gens derrière. Pas de bâtiment à franchir… on entre tout de même dans un bâtiment histoire d’aller voir si par nos sacs sont là, et de fait ils sont là :-).

Un petit gars avec nous dit Taxi, nous on dit pourquoi pas. On met les bagages dans le coffre après avoir discuter le prix et expliqué qu’il devrait s’arrêter sur quelque part pour qu’on change nos euro.

Vladivostok est à 50km de l’aéroport. C’est une ville portuaire, qui a été pendant toute la période de l’URSS interdite aux étrangers car c’était un port militaire stratégique.

Le gars entre dans sa voiture du côté droit, car comme 90% des voitures ici il a le volant à droite. Mais je vous rassure il roule à droite aussi… en fait le Japon est juste en face, alors toutes leur voiture on le volant du mauvais côté de la route mais bon après quand tu vois comment ils roulent c’est pas vraiment un problème.

On rentre dans la ville par des artères embouteillées où de gros 4x4 Japonais rivalise de rétroviseur. Ils on tous rajouter 2 à 3 rétroviseur pour voir tout les angles de leur voitures…

Nous on meurt de chaud ! le petite en écharpe sur Gaëlle transpire, moi j’ai ouvert toutes mec couches Gaëlle suffoque. Alors el chauffeur semble comprendre et baisse le chauffage de 35°C à 27°C.

Puis il s’arrête sur le bord de la route, derrière une voiture avec un carton posé sur le toit, carton flanqué du signe $, et on change 100euro, a un taux pas vraiment avantageux comparé à ce qu’on aura à la banque. Mais bon avec deux gros sacs à dos et une petite en écharpe faut bien qu’on joue notre rôle de touriste.

L’hôtel est bien, on le prend. C’est un bâtiment près du port et tout près de la gare. On dépose nos sacs à l’accueil qui nous demande nos passeports. Là la madame nous demande notre carte d’immigration. Petite carte remplie dans l’avion et ayant été estampé d’un cachet en russe, elle est indispensable pour tout mouvement dans le pays ainsi que pour en sortir. Ben on la regarde un peu surpris, elle n’est pas dans le passeport chouchou ? Vous voyez la scène, où chacun des deux conjoints semblent accuser l’autre de ne pas l’avoir rangée. Mais je réfléchit elle doit être dans l’enveloppe avec les billets d’avions. Enveloppe qu’on a sorti quand la madame à voulu vérifié les numéro de bagages à l’aéroport. Putain mais où est cette enveloppe de merde je l’avais encore en main dans le taxi y a pas 5 minutes… et là je me décompose, je dis à Gaëlle bouge pas et je part en courant, plus de taxi, alors je suis le flux des voitures espérant retrouver mon taxi à un feu rouge ou je ne sais où..

Rien, la vie n’est pas toujours comme les film a suspens, je rentre bredouille à l’hôtel et retrouve Gaëlle dans la chambre. Ben oui l’enveloppe avait glissé au fond du sac et les cartes d’immigration étaient dans une autre poche… On se sent con parfois…Espérant vivre un film d’espionnage et se retrouvant confronté à la banalité d’un situation quotidienne ;-)