26 janv. 2007

ETAPE 09 Jack et le lac

Jack à 37 ans, il est russe.

Il fini sont diplôme d’ingénieur des mines le jour ou l’URSS s’effondre. Alors que les mineurs ne sont plus payés et descendent dans les rues de la capitale, Jack repense son avenir.

Son oncle chauffeur à l’époque du communisme gagnait bien sa vie, plus de 100 roubles par moi. Il a réussi à économiser toute sa vie plus de 10.000 roubles sur un compte en banque. Mais voilà le rouble s’effondre et aujourd’hui 10.000 roubles ça vaut du jour au lendemain 10 fois moins.
Jack lui avait la chance de n’avoir qu’un diplôme, comme il dit il n’avait r
ien gagné et donc n’as rien perdu. Il doit juste commencer dans un nouvel environnement. Alors il devient "sale representative" dans une boite qui vent des poulets chinois conditionnés sous les nouvelles forment dont le pays va être inondé ; des nugets et autre chicken wings.

Mais ça l’emmerde de vendre ça et très vite il arrête. Jack à l’école n’aimait pas l’anglais, et dans le monde dans lequel il évoluait, n’en voit pas l’intérêt. Aujourd’hui, il veut apprendre, s’inscrit à des cours et n’arrive à rien. Il faut le dire Jack n’est pas un bon élève, et quand il faut étudier ou faire les devoirs il n’y arrive pas, ne trouve pas la force de sa motivation (c’est pas moi qui vais lui jeter la pierre). Un ami lui parle d’une université au Kurdistan où les frais d’inscription ne sont pas trop élevés et les cours sont données en anglais. Il s’y inscrit dans une branche, peut importe, ce qui l’intéresse c’est l’anglais. Deux ans et demi plus tard il parle anglais et va travailler pour une société canadienne, qui vent des maisons en bois dans des domaines de résidence pur riche. Il me raconte que là bas (à l’entrée d’irkuskt) tu te crois au canada. Mais lui il traduit des manuels techniques de l’anglais au russe. Ça paye mais c’est chiant, alors il décide de faire un peu de tourisme et va faire un site internet et monter son agence : Baïkaler. Au bout de trois ans il arrive à décrocher une bourse d’échange au USA, et va passer un mois là bas tout frais payer pour voir comment faire du business. Il rentre déprimé, la vie là bas est trop bien comme il dit alors quand il revient en Russie il se sent mal. Maintenant il voyage encore beaucoup mais il aime bien partir en Inde ou au Vietnam, comme ça quand il revient il se sent bien.

De fil en aiguille le voilà dans le Lonely et c’est comme ça qu’on va le contacter. On l’appel de l’hôtel. Et on compte le rencontrer demain, mais il s’avère qu’il est un peu plus loin dans la rue, et donc le rendez-vous est pris pour dans 30 minutes.


Il nous reçoit dans son auberge, bâtiment 9 rue Lénine appartement 11 3eme étage (il faut savoir qu’en Russie le rez-de-chaussée c’est l’étage 1). Là il y a lui et un couple d’italien. Les italiens ils sont à la rue. Ils avaient décidé de faire la traversée du lac gelée, acheté les tickets d’avion et planifier le tout, à la base une bonne idée leur dit jack sauf que le lac n’est pas gelé. Les italiens s’en étaient rendu compte deux jours avant leur départ, car tout leur tripe était basé sur le Lonely d’il y a deux ans. Or dans celui là le lac gel en décembre, dans la dernière édition qu’ils ont acheté deux jours avant de partir le lac ne gèle que mi-janvier…

Mais pour nous le deal est fait, demain Jack vient nous chercher en minibus, on dépose nos sac chez lui et on prend la route du lac.

Avant de prendre la route Jack nous fait le tour historique de la ville, je vous montrerai sur Google earth les différents points remarquables. En amont de la ville un barrage hydroélectrique a été construit dans les années cinquante. Pourquoi je vous dis ça, parce que ce barrage à fait monter les eaux du lac de 6m, inondant par la même occasion une partie de circum Baïkal, partie du transsibérien qui a été la plus dur à construire ; ensuite parce que ce barrage assure dans la ville un débit suffisant à la rivière pour qu’elle ne gèle pas. Mais l’eau à 5°C et l’air à -20°C ça donne une eau qui fume, de la vapeur s’en dégage et avec le soleil du matin c’est du plus bel effet. Cette vapeur d’eau va cristalliser sur les arbres de la rive d’en face. Ils sont blancs et brillants comme si ils sortaient directement de la vitrine de l’inno en période pré-noël.

C’est agréable d’avoir un guide qui vous apprend autant sur le passé que le présent, sur l’histoire de la ville et sur le comment est vu Poutine. Il décrit ce qui a changé depuis la fin du communisme, en gros rien. Le gars au pouvoir dans les années rouges à pris sa retraite forcée l’année passée.

Tout ça entrecoupé de visite de cathédrale ancienne, de bâtiment soviétique remplaçant d’ancienne cathédrale, et puis le vieux quartier d’Irkutsk. Le vieux cartier est fait de maisons en bois, pas toujours très droites. Mais souvent très décorées. Posez dessus une lumière d’un soleil rasant, quelques cristaux de glace et quelques poussières de neige brillant au soleil, ce sera du plus bel effet.

La route qui mène au lac fend la foret de sapin, grande ligne de macadam noir dans cet environnement blanc. Par moment elle borde la rivière et à l’arrivée au lac, c’est tout le lac qui semble fumer comme une scène avant l’entrée d’une star. Les rives sont couvertes de cristaux et l’eau est bleu sombre.

On s’arrête pour casser la croûte dans une petite épicerie chic qui prépare plusieurs petits pains et soupe en tout genre. Moi et Gaëlle on mange comme des porcs. On avait encore rien avalé de la journée il est 13h, alors à deux on s’enfile un beignet de viande, une soupe de poisson, deux soupes au ravioli, deux beignet de poisson, une boulette de poisson, un portion de pain, un thé au lait, une bouteille d’eau et pour finir un beignet à la banane… Burp….

Mais c’est super bon. Le ventre plein on se dirige vers un point de vue, un petit chemin de chèvre que la neige couvre dans les parties ombragée, court le long de la falaise surplombant le lac d’une 20aine de mètre.

On le parcourt prudent, la petite en écharpe sur le ventre de Gaëlle dort profondément. La vue est magnifique, tous les bords du lac sont des falaise abrupte ou des grosse collines. En face toujours ces montagnes et le soleil qui tout doucement amorce sa courbe vers le bas. Comme si ici le soleil manquait de souffle, il redescend avant d’avoir atteint son zénith, et réchauffe que très peu.

Le point de vue en vaut la peine. En bas les vagues se brisent sur la roche déposant sur une hauteur d’un mètre une pellicule de glace tout autour du lac.

Sur le retour on s’arrête près du petit port pour voir les bateaux et faire avec les enfants une glissade sur le toboggan de glace. Oui je ne l’ai pas dis à chaque fois mais ici il y autant d’endroit avec des sculptures de glace que de fritkot à bruxelles.




C’est comique de voir un port sur un lac qui va gelé, il y a déjà des prémisses, comme les manilles prisent dans la glace ou le ponton recouvert d’une épaisse pellicule de glace. Ça donne une vision apocalyptique comme dans le jour d’après tomorrow, mais en tout petit, c’est rigolo.

Avant de rentrer on s’arrêt chez un vieux ferrailleur qui fait de l’art avec des bouts de tout en métal. Ça fait pensé à l’art africain, sauf qu’ici le gars il fait des skieurs.




Puis on prend un télésiège, qui vient d’ouvrir, une piste de ski le longe. Il a fallu que jack nous dise que c’était neuf, parce que le truc il a déjà la gueule des tout tout vieux. Pas seulement le look mais déjà toute la rouille comme il faut. Jack nous explique ça c’est le made in Russia :-).

En haut les skieur tourne à gauche nous on va tout droit. Là devant nous la vue sur la rivière qui se jette dans le lac, sur deux petits village rivaux, le soleil qui se couche illuminant les petits bateaux du port et la voie de chemin de fer qui longe patiemment le bord du lac courbe après courbe après courbe, pour devenir toute petite et se perdre dans la pénombre qui s’installe.



Retour à Irkutsk. C’est la deuxième fois qu’on traverse la ville à cette heure. Et ce sont les embouteillages, alors que ce soit en tram à pied ou en voiture, les russes sont des saloperies d’égoïstes. Il faut croire qu’on leur a dit trop longtemps : "si chacun y met du sien tout le monde y gagne" alors maintenant plus rien à foutre et c’est un vrai bordel.

Quelques exemples :

Il y a une porte, tu la prends dans ta gueule, ne compte jamais sur un russe pour laisser son bras traîner derrière lui pour tenir la porte pour le suivant. Le pire c’est les portes battantes, tu comprends le nom battant quand tu la prends en pleine gueule.

Les piétons, c’est faible sa ne compte pas. S’il n’y a pas de feu pour eux, qu’ils sont 10 a attendre déjà au milieu de la route par -20°C, tu t’en tapes t’as un 4X4.

Le tram c’est pratique parce que tu peux le dépasser et lui faire des queues de poisson, le chauffeur ne descendra pas te casser la gueule. Qui plus est tu peux rouler sur la voie du tram qui vient en face ça te fait gagner du temps et qu’en tas un tram en face de toi ben t’essayes de te rabattre dans la bande de ceux qui font la même chose en face…

Ne jamais laisser passer une voiture, toujours s’arrêter après le feu le plus loin possible dans le carrefour, si tu fais des appelles de phares en arrivant à un croisement, ça veut dire :"attention j’ai pas l’intention de freiner"

Etc,etc,….

Une règle est donc à retenir, moi d’abord.

Mais bon on arrive à l’appart de jack où on passe la nuit après avoir été chercher deux pizza à coté.