14 janv. 2007

ETAPE 06 Première journée en train


Voilà on est à notre deuxième journée de train, Gaëlle réorganise un peu tout et la petite s’endort à mes pieds, couchée sur la banquette. Le train vient de redémarrer d’un arrêt de 20 minutes. Dans le couloir on a trouvé une affiche qui reprend tous les arrêts du train. Donnés en heure de Moscou sont indiqués l’heure d’arrivée en gare, le temps d’arrêt, et l’heure de départ. Le train est ponctuel à la seconde près, il est dit que les employés sont payés à la ponctualité. Mais revenons à hier matin.


Après notre première nuit dans le train on se réveille un peu dans le chou, la nuit à été bonne mais il faut qu’on s’habitue aux bruits du train, aux cliquetis, aux arrêts, au roulis et aux à-coup que fait parfois le wagon comme s’il ne voulait plus avancer fatigué par le froid et que la locomotive lui mettait un grand coup de fouet.

De chaque côté du wagon il y a une toilette, qui se compose d’un sterput (pour Florian) dans le sol, d’une chiotte en inox et d’un lavabo en inox également. Pour utiliser la toilette pas de problème, pour le lavabo il y a deux robinets, un rouge, un inox. On se dit à priori facile, ben j’ai beau tourner dans tout les sens rien ne coule… donc j’observe et je vois un gars sortir de la chiotte avec son essuie et les cheveux mouillés. Deux possibilité ou je suis con et j’arrive pas à ouvrir un robinet, ou les russes se lavent les cheveux en tirant la chasse. J’opte pour la première.

Gaëlle n’en peut plus, elle profite que le gars qui s’occupe du wagon (la furie elle, elle dort) passe près de là, comme elle a regardé dans son assimil comment on disait eau (voda) elle l’interpelle. Tout con en fait en dessous du robinet il y a un petit bouton poussoir, quand tu pousses dessus l’eau coule tu retires ton doigts l’eau coule plus.

Maintenant qu’on sait ça nous voilà rassuré on va pouvoir laver les biberons de la petite.

Dehors défile un paysage blanc, d’arbres, de maison en bois avec la cheminée qui fume, et de temps en temps une rivière ou un lac gelé se dénote car c’est une grande étendue toute plate.

Les journées sont courtes, le soleil se lève à 9h du matin pour aller se coucher vers 16h30. Ce qui donne un lumière magnifique quasi toute la journée passant du levé au couché, les ombres sont longues et le ciel toujours un peu orangé.


On décide d’aller voir le wagon restaurant qui jouxte le notre. On s’installe à une table, seule un autre table est occupé par trois Russes complètements saouls. Une énorme femme blonde les joues rouges et la peau claire nous donne la carte tout en russe. Bon on lui demande deux coca, ça c’est facile, et puis quelque chose à manger, çà c’est moins facile. Bref elle désigne un truc à Gaëlle qui n’hésite pas et dit oui. 5 minutes plus tard on se retrouve pour le petit dej avec une soupe de viande, très bonne. Dedans du lard au milieu des bouts de cornichon et de petits bouts de citron. Le tout avec une bonne grosse cuillère de crème sûre et trois tartines.

Plus loin le train s’arrête dans une gare, d’ailleurs le train s’arrête toujours dans une gare je le dis plus. Sur le quai des dames vendent de la nourriture emballée dans des couvertures, on saute dans nos vêtement chaud on emballe la petite prestement contre nous sous nos couches et argent à la mains pour Gaëlle, appareil photo pour moi nous voilà en train d’arpenter le train dehors.



Gaëlle nous achète des beignets de pâte avec des pommes de terre et moi je prends quelques clichés de la fumée qui sort de la bouche des gens dans un soleil froid.

30min plus tard le train redémarre, nous on est assis sur notre banquette à manger nos beignets avec un bout de salami et un bout de fromage.

Le reste du temps on le passe à jouer avec la petite qui semble apprécier le train autant que nous. Elle est tour à tour fascinée par le skaï bordeaux des fauteuils, par la guirlande de noël que j’ai attaché d’un bout à l’autre du wagon, par la poignée de porte en aluminium, tellement jolie.

Elle se laisse vivre à son rythme, de temps en temps elle se frotte les yeux alors on la pause sur la couchette coincée avec un oreiller, on lui donne la grenouille que Jess lui a offerte et elle la suçote en s’endormant.

Notre vieux nous quitte au soir, il a préparé ses affaires, prêt à descendre, la furie est passée en coup de vent lui signalant qu’il ne devait pas oublier de descendre. Nous on s’habille, il fait nuit il est 20h et je vais aider notre colocataire à descendre ses affaires, on en profitera pour acheter notre repas de réveillon.

Dans le noir et DANS UNE GARE le train stop. Le vieux descends moi je lui passe ses affaires, Gaëlle avec Timi dans le bras descend. WHOUAA fait froid putain fait froid, je suis pas sorti depuis 2min que j’ai la moustache freezée. On discute bouffe avec un dame qui tente de nous vendre des cornichons, puis pour finir on aura à noël des ravioli de patate avec saucisson et comme dessert une orange et un twix. On remonte dans le train fissa fissa, le froid nous pétrifie sur place d’ailleurs c’est bien simple la condensation sur la vitre à l’intérieur du wagon est gelée.

Après ce repas on donne un dernier biberon à la petite, on le prépare avec une quantité adéquate d’eau du samovar et d’eau minérale de notre bidon.

Le samovar est au fond du couloir, c’est une sorte de bouloir qui contient toujours de l’eau chaude, bien pratique pour faire la vaisselle ou des biberons chauds. Je donne un petit coup de fil à la famille pour souhaiter joyeux noël et puis on fait une petite partie de carte.


On profite de notre cabine à trois.