26 janv. 2007

ETAPE 10 Repartir vers Moscou

31 janvier 2006.

Il est 10h30 pour notre organisme, 7h30 ce qu’on estime être l’heure locale, 6h30 heure de Moscou et donc l’heure du train et 4h30 pour vous.

Gaëlle craque après le petit déjeuner, elle se décide à se laver les cheveux, la petite joue avec son ticket d’avion, le train rentre en gare, après avoir passé un pont sur une rivière gelée, le voilà qui croise une batterie de locomotive à l’arrêt, toutes affublées d’une étoile rouge sur le devant, elles sont alignées sur les rail comme prête à conquérir le pays tous phares allumés. Derrière, le soleil fait son apparition dessinant un dégradé rose pâle à bleu sur la ligne d’horizon. De tous petits flocons dansent dans le ciel.

On a pris le train à Irkutsk, deux jours plutôt. Après avoir passé la nuit dans l’appart de jack on s’est rendu à la gare, pour déposer nos sacs à la consigne. Craignant que ce soit comme en Inde on décide d’acheter le ticket de train. En Inde pas de ticket pas de consigne, pas de consigne pas de consigne. Gaëlle comme à son habitude trouve le guichet adéquat pour les tickets, mais cette fois-ci elle disparaît de mon champs de vision me laissant seul assis à observer le hall de gare, où toute une foule se pousse et se croise, se claquant le porte au nez comme ils aiment le faire.

Un jeune soldat l’air endormis, en combinaison militaire de la jungle (pour rappel tout est blanc depuis 10 jours mais les militaires sont toujours en tenue de jungle aller comprendre) se fait interpeller par deux soldat plus âgés et nettement plus classes. Ils sont habillés de grandes bottes en cuir noir, se tiennent parfaitement droit, ont une chapka grise affublée d’un insigne doré du plus bel effet et portent un magnifique manteau gris droit des épaules aux pieds. Après un contrôle de l’identité du jeune soldat, ils lui font clairement comprendre que ses bottes sont sales que sa ceinture n’est pas droite et à mon avis qu’il sent l’alcool.

A part ça, les gens on fait comme moi, ils ont devant eux toute une série de sac. Le hall de gare est encombré de monde sur le départ ou en attente, mais deux jeunes filles vont nous faire bouger tout ça.

Ce sont celles qui nettoient le hall. Derrière une machine pour nettoyer les sols comme on en voit un peu partout, l’une d’elle fonce fendant la foule comme un brise glace. Poussant les gens de sa brosse rotative et tirant un long câble électrique, qui s’emmêle dans les pieds des passant, derrière elle. Sa collègue, jeune et jolie, mais toutes deux tirent la gueule la suit pour faire les coins dans lesquels les gens se sont réfugiés, les renvoyant au milieu de billard pour mieux se faire attaquer par l’autre. Ha ! C’est un travail d’équipe ! Et à mon avis, c’est aussi utile que de compter les grains de sable sur une plage vu qu’à peine passées, les traces de pieds réapparaissent comme par magie. Moi ça me fait sourire, alors assis sur mes sacs je les regarde s’approcher, me demandant comment avec la petite en écharpe je vais faire pour bouger tout ça… Vous le croirez au pas, la voyant venir à moi, je me lève et lui fait un grand sourire, elle marmonne quelque chose et fait le tour de mes sacs. J’ai bien regarder, avant et après, je suis le seul qui a pas du bouger. Deux possibilités, ou alors elle m’a trouvé super sexy et elle n’attendait qu’un sourire pour égayer sa journée, ou alors elle s’est dit celui là depuis le temps qu’il me regarde faire bouger tout le monde s’il a pas encore compris quand j’arrive c’est pas maintenant qu’il va comprendre…

Gaëlle réapparaît, le train qu’on veut prendre ne roule pas aujourd’hui elle nous à donc pris des places dans un autre, au lieu du 09 on prendra le 01. Il faut savoir qu’au plus le nombre est proche de 01 au plus c’est chic. Notre train cette fois-ci sera LE transsibérien plus connu sous le nom de Rossia.





Alors en attendant, on pause enfin nos sacs à la consigne, et on repart en ville se trouver un cyber, se trouver à manger, faire les courses pour 3 jour et 3 nuits de train et revenir les bras charger d’eau de soupe déshydraté, de couches, de lingettes pour bébé, de lait en poudre, de mandarine, de saucisson, fromage, jambon, twix, thé, lait en boite, jus d’ananas etc…

Notre train est enfin annoncé, c’est sur le quai N°4 qu’il arrive dans l’autre sens que celui qu’on croyait. Wagon numéro 2, couchettes 25 et 27, nous voilà installé.








Le soir c’est dans des draps beiges ultra doux marqués Rossia en lettres satinées qu’on se couche. Petit bémol il y a de la techno russe en musique de fond. Simple je me penche et coupe le haut parleur de la cabine. Mais voilà alors que je lis mon livre Gaëlle me dit : "t’entends ?" et de fait en tendant bien l’oreille, je perçois version mixé techno russe, je vous le donne dan le mil : LA DANSE DES CANARDS ! Alors là je suis d’accord avec Gaëlle je dis NON ! Je me lève et vais couper le haut parleur dans le couloir, mais à ma surprise celui-ci est coupé. Sur ce Gaëlle se lève et va chercher l’hôtesse. Au même moment le train redémarre et avec lui les différents bruits mécaniques. L’hôtesse arrive et comprend que Gaëlle dit musica niet ! Alors elle lui sourit et tourne le bouton que j’avais déjà mis sur zéro. Gaëlle essaye de lui faire comprendre que ça marche toujours et ferme la porte enfermant l’hôtesse un peu surprise dans la cabine. Et lui dit niet niet niet en montrant le haut parleur. Celui-ci entre deux chansons ne pipe mot comme pour nous narger ! La fille rouvre la porte et s’en va. A peine la porte fermée la music revient… HAAArg ! Gaëlle rouvre la porte rattrape la fille la renferme dans la cabine et lui explique de pas bouger. Elle dit musica, puis monte sur la banquette et pause son livre devant le haut parleur, et là NIET MUSICA ! et bingo la gentille demoiselle comprend et s’en va. Je ne sais pas ce qu’elle a fait mais de fait nous n’avons plus eu ni danse des canard ni cœur de l’armée russe.

Depuis, le temps passe tranquillement. On joue avec Timéa qui parle à tout le monde et à déjà fait le tour de tout les bras féminin du wagon. De temps en temps on va acheter un thé à l’hôtesse, on n’utilise pas celui qu’on a apporté. C’est plus rigolo d’avoir une belle tasse en fer aux blasons du train.

Les arrêts de 20 à 30 minutes rythment la journée, alors c’est l’occasion d’habiller Timéa, de la prendre dans nos bras. On sort tous les trois, prendre l’air frais, très frais. Gaëlle cherche à manger, moi je prends quelques photos de trains, de la gare ou des gens. Quand j’ai de la chance on s’arrête près d’un passerelle, me permettant d’escalader les marches 4 à 4 et d’avoir une vue d’ensemble. De là je peux voir les toits des wagons qui fument et les gens qui traversent les rails. Ici pas obliger de prendre la passerelle on peut sciemment traverser les rails de train. Un panneau bleu vous conseil de ne pas traverser sous un wagon ni devant une locomotive en marche.

Gaëlle revient avec des denrées, parfois bonnes parfois pas du tout. On a jeté les beignets genre croustillons qui dégoulinaient le gras et étaient farci aux choux aigre. J’ai adorée l’espèce de crêpe dur fourrée au caramel mou. On a raté les écrevisses car on était trop indécis.

Entre les arrêts Timéa nous regarde faire, parfois sur nos genoux, parfois couché sur le ventre ou sur le dos. Elle est passée maître dans l’art d’attraper tout ce qui traîne et surtout tout ce que vous avez en main et qu’elle n’a pas. Et comme on lit beaucoup, attraper notre livre est devenu pour elle une quête ! Alors comme là elle grince un peu trop je lui donne mon livre. Le bonheur ! D’abords elle fait de grands yeux ronds. Puis, une petite bouche en cul de poule en tendant les mains devant elle, poussant des petits soupirs rapprochés. Une fois le livre en main, l’analyse commence. Elle tente de comprendre l’intérêt que ses parents peuvent avoir pour cette chose qui n’est pas en polar et qui plus est ne fait pas pouette pouette.

Première phase d’une analyse :

Sourcils froncés, elle tient le livre sur ses genoux, assise bien droite, elle passe les mains sur la couverture et le bord des page. Elle goute la couverture collant sa petite bouche sur la couverture glacée tel un poisson ventouse dans un aquarium. La couverture rouge et blanche semble lui plaire, de telle sorte que va pouvoir commencer la phase deux.

Détente du corps petit vacillement de l’assise, un bras monte en l’air et vient se rabattre vigoureusement sur la couverture, clape clape clape fait sa main poussant à la limite sont équilibre. Et un sourire pointe au coin de ses lèvres. Elle lève les yeux et cherche l’approbation de son père qu’elle sait scientifique. Devant elle deux yeux qui ne reflètent rien d’autre que la béate admiration d’un père devant sa fille, regard qui sorti du contexte pourrait laisser penser que le père est frappés de débilité profonde.

Afin de pousser l’analyse plus loin je lui ouvre les pages et ses petits doigts cours sur les ligne comme si elle lisait à l’accélérer. Puis de temps en temps la mains semble vouloir saisir les caractères comme si ceux-ci étaient en relief mais que seule elle pouvait le voir. Un filet de bave coule et vient s’écraser sur la page faisant une petite auréole brune plus foncée. Et nous somme elle et moi d’accord pour trouvée celle-ci d’une beauté rare.